Pourquoi le système de santé doit-il investir dans le diagnostic in vitro ?

Et si la crise actuelle du système de santé était l’occasion de changer de paradigme et de considérer la santé comme un investissement et non un coût ? Les décisions symptomatiques prises actuellement et basées sur les coûts ne permettent pas le déploiement de l’innovation, souvent synonyme de surcoûts à court terme.

Dans le diagnostic in vitro, l’innovation est portée tant par les systèmes (équipements, réactifs, logiciels et services) que par les nouvelles applications (par exemple la biologie délocalisée, c’est-à-dire au plus proche du patient, hors les murs des laboratoires centraux).

Nul doute qu’investir dans l’innovation en santé crée de la valeur pour les patients, les professionnels de santé et le système de santé dans son ensemble. Cela permet également de traiter les enjeux majeurs auxquels la santé en France est confrontée : inégalité dans l’accès aux soins, défaillance de l’articulation médecine de ville – médecine hospitalière, sur-sollicitation du personnel soignant, retard dans la prévention…

Dans ce contexte, le SIDIV* appelle à une transformation de l’accès à l’innovation. Cela nécessite de s’attaquer aux freins structurels :

  • Freins réglementaires spécifiques au secteur tout d’abord. Avec la transition vers l’IVDR, certes aménagée, mais qui ne prévoit aucune disposition particulière pour les produits nouveaux. Et ce alors même que le risque d’engorgement en 2025 n’a jamais été aussi patent en France : près de 80 nouveaux produits, dont 37% de sociétés non couvertes par un organisme notifié, sont annoncés dans les 12 à 18 prochains mois, et ce alors même qu’environ 100 dispositifs de classe D seront à certifier d’ici mai 2025 ;
  • Freins réglementaires transverses aussi avec le risque de télescopage et d’incohérence de toutes les réglementations – IVDR et numérique, en particulier.
  • Freins financiers enfin. Avec la réforme du RIHN toujours en attente et sans visibilité quant au calendrier de déploiement, alors même que des propositions d’amélioration ambitieuses certes, mais tangibles et actionnables rapidement ont été faites.

La mobilisation du secteur de l’industrie du diagnostic in vitro est intacte pour que 2023 permette au système de santé de s’affranchir de ces blocages. Le diagnostic in vitro peut contribuer à l’ambition gouvernementale de transformer le système de santé, de désengorger les hôpitaux et de réduire les déserts médicaux. Il est porteur de solutions concrètes pour optimiser la prise en charge des patients, l’efficience des centres de soins et la soutenabilité du système de santé. Sa valeur mérite d’être reconnue à hauteur de la contribution holistique apportée.

* Syndicat de l’Industrie du Diagnostic In Vitro